La limace, un indésirable du jardin

Vous en avez assez de voir de la bave dans votre jardin ? Le coupable peut être un chien, mais si les feuilles des plantes ont été dévorées il se cache probablement sous l’identité d’un escargot ou d’une limace. Il s’agit malheureusement d’ennemis très courants dans les potagers, et nombre de jardiniers en pâtissent. Et leurs récoltes également. Retrouvez ici mon article sur les escargots, et découvrez dès à présent les désastres que les limaces peuvent occasionner dans le potager, et les moyens de lutter contre les mollusques.

Qu’est-ce qu’une limace ?

Le terme “limace” est un nom générique regroupant de très nombreuses espèces (environ 103 000), qui ont quelques points communs. L’un de ceux-ci consiste en deux paires de tentacules : la première abritant les yeux, la seconde dédiée à deux sens encore plus importants : l’odorat et le toucher. Elles ont de fortes similitudes avec les escargots, la différence la plus flagrante étant, bien sûr, l’absence de coquille.

La limace est souvent de couleur marron, noire ou même rouge. Parfois, elle se rapproche du blanc cassé. Tout comme l’escargot, la limace sécrète une substance désignée par le terme “mucus” par les scientifiques, et communément appelée “bave”. Très utile, il lui permet d’avancer sans trop d’effort, tant sur des surfaces planes horizontales que verticales. Il la défend également contre la déshydratation, mais aussi des maladies et de certaines bactéries. En sécrétant une quantité plus importante lorsqu’il est en danger, l’animal devient plus gluant et peut ainsi, avec un peu de chance, glisser des griffes qu’un prédateur et parvenir à se sauver.

Les dégâts causés par les limaces

La limace est principalement herbivore mais, opportuniste, elle peut aussi se nourrir de champignons, ou dévorer des vers de terre ou d’autres gastéropodes. Elle aime particulièrement grignoter les feuilles de salade (indifféremment laitue, mâche, cresson, roquette ou chicorée) et de chou (notamment pommé ou fleur), mais peut sans souci se contenter de feuillage de radis.

Tout comme l’escargot, la limace sort de sa cachette pendant les nuits fraîches d’été pour festoyer. Elle tente d’éviter la chaleur et le soleil, qui peuvent la dessécher. Elle apprécie également la pluie, qu’elle se présente sous forme d’ondées, d’averses ou même d’orages. L’hiver, elle se fait plus discrète, le froid l’empêchant de sortir souvent : la limace est inanimée lorsque la température atteint 0°C, Elle s’abrite dans le sol avant les gelées car elle ne survivrait pas à -3°.

Comment lutter contre les limaces ?

Si vous vous promenez dans une jardinerie, vous pourriez découvrir une espèce de menthe miracle dont la particularité est d’éloigner les limaces et les escargots. Adepte de la lutte biologique et refusant les produits chimiques, j’ai un beau jour succombé à ma curiosité en achetant cette merveille. Quelques semaines plus tard, la senteur de la plante m’enthousiasmait toujours autant, mais je ne puis en dire autant de la vue de plusieurs limaces grignotant ladite menthe anti-limace.

S’il n’y a pas beaucoup de limaces sur vos légumes, et sous les feuilles, vous pouvez les enlever manuellement, et les lancer à l’autre bout de votre jardin. Cette solution, temporaire, ne peut bien évidemment s’appliquer qu’à la condition où le nombre de gastéropodes est limité.

Une des manières efficaces de se débarrasser des indésirables repose parfois sur l’utilisation de la chaîne alimentaire. L’idée toute simple, basée sur l’adage “L’ennemi de mon ennemi est mon ami”, consiste à attirer les prédateurs des parasites. Parmi les mangeurs de limaces, on peut citer les oiseaux. Pour les faire venir au plus près du lieu de leur festin – votre potager – installez un abri et une mangeoire, que vous aurez construits vous-même ou achetés en jardinerie. Attention si vous avez des chats !

Les autres animaux qui dévorent les limaces sont les taupes, les hérissons, les blaireaux, les rats, les musaraignes, les lézards, les poules, les grenouilles et les crapauds. Si la présence de certains n’est pas forcément souhaitable dans votre jardin, vous avez toutefois la possibilité d’essayer d’en faire venir d’autres. Les hérissons, par exemple, apprécient les petites cabanes que vous pouvez aménager à leur attention à proximité de votre potager. Prenez soin de ces alliés en leur procurant couchage, nourriture et tout le confort possible ! Pour que les batraciens puissent venir en toute quiétude, le soir venu, se régaler de vos limaces, installez un petit bassin à quelques mètres de votre potager, si vous avez suffisamment de place bien sûr. Ce plan d’eau n’a pas besoin d’être très grand pour faire venir grenouilles et crapauds, qui pourront déguster les gastéropodes qui ravagent votre potager.

Le souci, avec la méthode de la chaîne alimentaire, réside dans le caractère aléatoire de la présence des prédateurs. En effet, installer une mangeoire à oiseaux, un abri à hérissons ou une mare pour attirer les batraciens ne garantit malheureusement pas l’arrivée tant attendue des mangeurs de mollusques. L’aide de plantes ou de produits, non chimiques bien sûr, peut s’avérer utile.

Une technique, dont on entend souvent parler dans les livres sur le jardinage, consiste à laisser traîner une canette ou une bouteille de bière, avec un peu de son liquide d’origine, par terre, à proximité des légumes. L’odeur de houblon attire les limaces, car elle ressemble à celle de la chicorée, elles boivent le liquide, s’enivrent et meurent. Personnellement, cette idée ne m’enthousiasme guère. D’une part parce que le fait que des animaux meurent ne me plaît pas, et d’autre part parce que des insectes utiles se noient aussi dans la bière, notamment les carabes. Cette espèce raffole des limaces. Les granulés anti-limaces, que l’on répand autour des plantes mangées par les mollusques, coupent l’appétit des indésirables, qui finissent par mourir dans leur abri. Je n’aime pas tellement cette technique non plus.

Vous pourrez répandre un peu de cendre (sans excès, sinon cela nuirait à la terre) autour des légumes à protéger. Choisissez bien votre moment, car après une pluie, même fine, l’efficacité s’altère. Une autre solution, assez facile à réaliser, consiste à casser et écraser des coquilles d’oeuf, et à éparpiller les petits morceaux tout autour des plants à préserver. L’efficacité n’est pas scientifiquement établie, mais vous pouvez toujours tenter la méthode, car cela n’est toxique.