La place que j’accorde à la nature dans ma pratique du potager

Cet article a été écrit à l’occasion d’un carnaval d’articles organisé par le site https://www.jardinerfute.com. L’objectif est d’exposer et d’expliquer la place que j’accorde à la nature dans ma pratique du potager.

Présentation de mon jardin potager

Le potager que je cultive n’est pas le mien n’ayant pas de jardin, mais celui de mes beaux-parents. as très étendu avec environ 15 mètres carrés, il est pourtant productif et diversifié, surtout depuis quelques années.

En effet, nous avons choisi, en 2013, de métamorphoser le potager classique où ma belle-mère faisait pousser des tomates, des concombres et des courgettes. L’objectif, avoir un potager plus beau et plus pratique d’utilisation.

Nous l’avons donc transformé en potager en carrés : six grands bacs carrés, chacun subdivisé en neuf carrés, alignés sur deux rangs. L’allée centrale est occupée par deux petits bacs rectangulaires et un petit carré. Ce potager en carré est complété par une petite serre, non chauffée mais très utile, et d’autres espaces de cultures réservées aujourd’hui aux pommes de terre.

Mais que trouve-t-on dedans ?

Nous y cultivons de nombreuses espèces de végétaux : ail, artichaut, basilic, betterave, carotte, aneth, céleri-rave, chicorée, choux, ciboulette, concombre, courges, courgette, échalion, épinard, estragon, fraise, amour en cage, haricot, lentille, maïs, menthe, navet, oignon, oseille, panais, persil, poireau, poirée, pois, radis, rhubarbe, salades, sarriette, thym, tomate et oeillet d’Inde.

Nous essayons de privilégier les variétés anciennes. Celles que l’on trouve dans le commerce ne sont pas mauvaises, mais les variétés oubliées nous permettent de découvrir de nouvelles saveurs, des formes et des couleurs originales pour avoir un potager plus insolite !

Pour les tomates, par exemple, il existe une large diversité de formes (ronde, ovale, pointue, allongée, côtelée, en coeur…), mais aussi de couleurs (rouge bien sûr, jaune, noire, verte, orange…) et de tailles (d’un ou deux grammes à jusqu’à 500 grammes).

Ces dernières années, nous avons aussi choisi de planter de nombreuses variétés de courges. La diversité impressionnante de cette famille de cucurbitacées permet d’avoir des fruits aux couleurs (de l’orange au jaune, en passant par le vert, le blanc ou le bleu), aux formes (de la classique ronde aplatie, aux courges allongées, ovales, dentelées, etc.) et aux poids totalement différents (de quelques centaines de grammes à plusieurs dizaines de kilos). Même la texture de la peau n’est pas forcément lisse, mais peut être rugueuse, duveteuse, ou même pustuleuse.

Des méthodes bio et naturels

Nous achetons aujourd’hui exclusivement des semences bio. La variété de graines disponible dans les grandes surfaces et les jardineries n’étant pas très étendue et surtout pleine d’hybrides. Nous nous tournons alors vers des sites de vente en ligne, comme la Ferme de Sainte Marthe et Kokopelli.

Nous couplons l’utilisation de telles graines avec l’absence totale de produit chimique dans le potager. Nous n’avons recours qu’à des techniques naturelles pour faire pousser nos plantes, les entretenir et les renforcer, et pour tenter d’éloigner les parasites et de protéger nos végétaux des maladies.

Nous mettons en principe deux éléments fondamentaux : l’association et la rotation des cultures.

La première part de la constatation que la place que les espèces végétales occupent les unes par rapport aux autres peut avoir de l’importance : une plante peut en effet repousser, de par son odeur par exemple, les parasites d’une autre.

Un des exemples est la carotte et le poireau, que l’on cultive sur la même parcelle ou sur deux parcelles côte à côte. Les légumes appartenant à la même famille ont souvent des ennemis communs : nous tentons donc de ne pas leur choisir des placements trop proches.

Enfin, certaines plantes comme l’oeillet d’Inde attirent les butineurs avec leurs fleurs fort odorantes et colorées, et éloignerait des indésirables. La science n’a pas prouvé cette interaction entre les plantes, mais nous préférons les respecter autant que possible, on ne sait jamais…

Le second principe sur lequel nous nous basons est la rotation des cultures. Les végétaux occupent leur parcelle pendant plusieurs mois. Or les plantes appartenant à la même famille ont besoin des mêmes nutriments et donc épuisent la terre de la même manière.

Pour assurer un renouvellement des ressources, et pour éviter aussi que d’éventuels insectes indésirables logent dans le sol et s’attaquent plusieurs saisons de suite à nos protégés, nous respectons certains délais.

D’une durée moyenne de trois ou quatre ans, la période pendant laquelle nous n’installons pas de nouvelle espèce appartenant à la même famille dans une même parcelle varie selon les familles. Un tableau récapitulatif des cultures effectuées chaque année sur chaque parcelle s’avère donc bien précieux.

Lutter contre les nuisibles

Lorsque nous constatons une forte présence de pucerons, nous pouvons les laisser sur place : les coccinelles sauront ainsi qu’elles peuvent trouver dans notre jardin une importante et constante source de nourriture. Quand les pucerons sont toutefois trop nombreux, il arrive que nous cueillons la feuille où ils sont concentrés et que nous fassions tomber les indésirables insectes dans une grande toile d’araignée spécialement sélectionnée.

Le savon noir pulvérisé sur une feuille abritant des pucerons peut être envisagé, mais seulement s’il s’agit d’une feuille non destinée à notre consommation : le savon noir asphyxie et fait glisser les pucerons au coeur du feuillage, nous n’avons pas envie de les manger.

Pour se débarrasser des limaces et des escargots, point de chimie là non plus. Nous les ramassons à la main et les lançons à l’autre bout du jardin. Ils reviennent, certes, mais mettent un peu de temps et peuvent être dévorés par un oiseau sur le chemin du potager. Les granulés vendus dans le commerce tuent les limaces et les escargots (ce qui me gêne, car ils ne font que manger la nourriture qu’ils trouvent), mais aussi les hérissons qui avalent les mollusques infectés. Ils sont donc à proscrire, tout comme la bière et la méthode cruelle de couper les limaces en deux à l’aide de ciseaux.

Pour lutter contre les parasites, nous fabriquons également notre purin d’ortie. Dans une bassine ou un arrosoir contenant de l’eau, nous déposons des orties. Au bout de quelques jours, nous versons le produit filtré sur les plantes à traiter. Si le résultat n’est pas prouvé scientifiquement, nous pensons qu’il ne peut faire de mal. Sauf à nos narines, l’odeur étant particulièrement nauséabonde. Cette méthode permet d’apporter également de l’azote aux plantes, il ne faut cependant pas en abuser.

Une autre méthode traditionnelle de lutte contre les parasites consiste en attirer leurs ennemis naturels. Nous avons construit, il y a deux ans, un hôtel à insectes. Elle sert d’abri aux prédateurs des insectes indésirables, mais aussi aux butineurs. La structure est faite de planches de bois, ainsi que les étages. Dans les différents compartiments, nous avons déposé divers éléments, pour faire venir le maximum d’espèces et, bien sûr, pour que nos hôtes s’y plaisent : une boîte dotée d’une petite cavité, des rondins percés et une tige creuse pour le bourdon et l’abeille, des brindilles et des branchages pour le carabe (qui engloutit les pucerons, les limaces et les escargots), une brique alvéolée pour l’abeille solitaire, des pommes de pin et des herbes sèches dans un pot retourné pour le pince-oreilles. De la paille ravira les deux dernières espèces citées ainsi que la chrysope (qui dévore les pucerons).

Nous avons comme projet, probablement au printemps prochain, de construire une cabane à hérissons. Ces adorables petits animaux piquants sont, en effet, de redoutables prédateurs des limaces et des escargots.

Cette omniprésence de la nature dans ma  pratique du  jardinage fait écho à d’autres aspects de ma vie personnelle : amoureuse de la nature, des plantes comme des animaux, je tends à privilégier de plus en plus les produits bio et locaux dans ma vie quotidienne, notamment dans les magasins bio et les circuits courts type La Ruche Qui Dit Oui, et suis végétarienne depuis toujours.

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