La ferme du Bec Hellouin

Il existe en France des exploitations agricoles qui se diffèrent de l’agriculture intensive et de la culture de masse, industrielle. La ferme du Bec Hellouin fait partie de celles-ci. A l’occasion d’un reportage à la télévision (https://www.6play.fr/le-1245-p_1056/permaculture-ils-y-croient-ferme–c_11753966), faisons un zoom sur cet établissement normand.

La philosophie de cette ferme est simple : trouver une alternative aux énergies fossiles, imiter la nature au maximum, et jardiner sainement.

Pour le premier objectif, faisons un bond dans le temps. On se croirait quelques siècles auparavant, et cela fait un bien fou. La charrette de la ferme est en effet tirée par un cheval, très beau au demeurant. Cela permet de ne pas utiliser de tracteur, et donc d’essence, et donc de limiter la pollution et l’emploi d’énergies non renouvelables comme le pétrole.

Le second objectif se retrouve bien sûr dans le jardin. Celui-ci abrite un écosystème foisonnant et complexe : partout des fleurs et des légumes. Ils appliquent les principes de la permaculture : faire exactement comme la nature aurait géré le terrain et fait pousser les plantes, pêle-mêle.

De plus, les légumes n’ont pas été sélectionnés pour leur résistance aux longs transports : il s’agit de variétés parfois délaissées par les industriels, et qui sont, par conséquent, devenues rares dans les supermarchés. Ici, les légumes bénéficient d’un soin particulier, lors de la culture, mais également lors de la cueillette et du transport vers le lieu de vente, tout proche. Ils sont fragiles, certes, mais les maraîchers se sentent également concernés par le bien-être des plantes et par la récolte.

La ferme contient également des mares et des jardins potagers sur buttes. La monoculture est complètement étrangère à ce mode de production, et le principe d’association des cultures est très important. En effet, il est reconnu que certaines plantes ont des effets bénéfiques sur d’autres : l’exemple d’un pied de concombre grimpant avec, à son pied, des oignons, du pourpier et des fleurs comestibles. L’oignon a la particularité d’éloigner les parasites grâce à son odeur très forte et désagréable pour ceux-ci, tandis que les fleurs attirent les insectes butineurs. L’espace est ainsi optimisé et assaini.

Outre les légumes dans les traditionnels potagers, en permaculture, la ferme dispose d’un mini forêt-jardin, qui recopie les différentes strates de la forêt. Là, sur une superficie de 250 mètres carrés, plus de 700 espèces vivent ensemble : légumes, arbres fruitiers et fleurs comestibles.

Enfin, ce qui fait l’originalité de la ferme, ce sont les cours de yoga : il semble essentiel de bien se détendre avant de travailler la terre. Cela permet également de renforcer les liens entre les membres de l’équipe. Mais l’un des objectifs les plus importants est de ne pas se blesser ni se faire mal au dos lors du jardinage.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce mode de culture serait bien plus rentable que l’agriculture intensive (10 fois plus), avec bien sûr le double avantage de ne pas utiliser de pesticides, et de produire un jardin plus joli et des légumes plus savoureux. Cela permet également d’embaucher 10 personnes à l’année, pour s’occuper des 1000 mètres carrés exploités. La ferme propose également des stages, notamment pour les personnes cherchant à se reconvertir professionnellement.

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