Intégrer une forêt comestible dans votre jardin vous permet non seulement de produire de la nourriture, mais aussi d’améliorer la biodiversité locale et de créer un havre de paix pour les pollinisateurs.
En choisissant soigneusement les espèces adaptées à votre climat et à votre sol, vous maximisez vos chances de développer un écosystème comestible pérenne et productif.
Adopter les principes de la permaculture au sein de votre forêt comestible favorise la résilience de votre jardin en recréant les cycles naturels et en minimisant les interactions humaines nécessaires après les premières années de mise en place.
La forêt comestible est également appelée « jardin-forêt », « forêt nourricière » ou encore « forêt fruitière ». Il s’agit d’un écosystème cultivé qui respecte les principes de la permaculture et de l’agroforesterie. Comment créer une forêt comestible et quelles arbres et plantes faut-il planter ? Voici tous nos conseils pour profiter d’un jardin comestible autonome et durable.
Qu’est-ce qu’une forêt comestible ?
Si la forêt comestible existe depuis toujours dans les pays tropicaux, en Europe c’est Robert Hart qui transpose le concept au sein d’un climat tempéré dans les années 1960. Il a réussi à cultiver un verger de 5000 m2 dans sa ferme du Shropshire. La forêt comestible est un jardin qui imite la forêt naturelle de manière à créer un écosystème durable et autonome.
En amont, il faudra réfléchir aux espèces à planter et à intégrer en respectant des strates de végétations : arbres nourriciers, fruitiers, arbustes, plantes vivaces, aromatiques, légumes perpétuels, champignons, etc. Le jardin forêt peut également intégrer un plan d’eau. Si les efforts à fournir sont intenses en début de projet, la forêt comestible devient autonome au bout de 3 à 4 ans et les récoltes sont plus abondantes chaque année.
Quels arbres planter pour créer une forêt comestible ?
Afin de respecter les différents niveaux d’une forêt naturelle, Robert Hart propose une culture sur 7 strates. Il préconise de privilégier les végétaux vivaces qui tolèrent l’ombre ou la mi-ombre. Voici les 7 strates de la forêt comestible :
- Canopée : on plante des arbres de grandes tailles de plus de 16 mètres comme des noyers, des chênes, des acacias, etc.
- Arborée basse : il s’agit d’arbres fruitiers de petite taille comme les cerisiers, pommiers, poiriers, pêchers, etc.
- Arbustive : on plante des arbustes fruitiers, par exemple : des framboisiers, des groseilliers, des noisetiers, etc.
- Herbacée : on privilégie les légumes et herbes vivaces, par exemple : le chou perpétuel de Daubenton, l’oseille épinard, l’ail des ours, etc.
- Couvre-sol : on choisit des plantes comestibles se propageant horizontalement : la consoude, l’origan, le romarin, etc.
- Souterraine : ce sont des plantes cultivées pour leurs racines et tubercules : pommes de terre, topinambour, oignon, etc.
- Verticale : on installe des plantes grimpantes comme des vignes ou le haricot grimpant.
Quels sont les bienfaits de la forêt comestible ?
Les bienfaits de la forêt comestible sont très nombreux. En plus d’être très esthétique, le jardin-forêt permet de :
- Varier les récoltes sur une même parcelle (fruits, légumes, aromates, noix, plantes médicinales, champignons, épices, etc.),
- Cultiver du miel,
- Produire du bois de chauffage,
- Récolter du fourrage pour les animaux,
- Ressentir de la sérénité et du bien-être au moment de s’en occuper,
- Favoriser l’habitat des insectes et des oiseaux, etc.
- Créer de l’ombre et augmenter l’humidité ambiante dans les climats chauds.
Comment se forme la forêt comestible ?
Avant de pouvoir faire ses premières récoltes, il faut procéder par étapes pour créer le terrain de la forêt comestible.
Comment analyser le terrain de la forêt comestible ?
Les plantations de la forêt comestible s’épanouissent sur un terrain dont les caractéristiques ont été analysées en amont. En effet, en observant la nature du terrain et ses spécificités, vous serez mieux en mesure de répondre à ses besoins et d’y apporter quelques corrections :
- Quelle est l’exposition ?
- Quel est le type de climat ?
- Le terrain est-il bien irrigué ?
- Quelle est la ventilation et vitesse des vents ?
- Quel est le pH du sol ?
Faut-il définir un plan de la forêt comestible ?
Si la méthode de Robert Hart prend en compte 7 strates, vous pouvez tout en fait commencer à 3 ou 4 strates de terrains. Avec la connaissance de votre terrain, vous pourrez établir le plan du jardin sur papier ou ordinateur en fonction de votre budget et de vos ressources (temps, main-d’œuvre, etc.).
Comment préparer le terrain de la forêt comestible ?
Certains sols sont naturellement fertiles, mais pour la majorité, il faudra enrichir en installant du paillage (également appelé mulch). Pour le réaliser par vous-même, il suffit d’installer des déchets vers broyés comme de la paille et des feuilles mortes et d’en recouvrir le sol en veillant à ne pas enterrer le mélange. En se décomposant, la matière organique va créer de l’humus grâce aux vers et animaux qui travaillent en terre. Il est également possible de planter des engrais verts comme le trèfle ou la moutarde avant de les faucher et de les laisser sur le sol pour nourrir le terrain en azote.
Par ailleurs, si le terrain a besoin d’être protégé du vent, il est possible de poser des haies qui seront utiles également pour retenir l’eau dans le sol et protéger les animaux qui enrichissent le terrain.
Quelles plantes et arbres faut-il planter ?
Dans la forêt comestible, il est essentiel de bien laisser passer la lumière afin de favoriser la photosynthèse, même si de nombreux légumes et plantes vivaces supportent très bien la mi-ombre. Vous pouvez privilégier les légumes perpétuels, c’est-à-dire des plantes à bulles ou vivaces comme le poireau, la rhubarbe, l’asperge verte, et des légumes annuels comme les épinards ou la salade. Lors de la plantation, il est recommandé de commencer par planter les arbres puis les grands végétaux, les plantes grimpantes et enfin les plantes couvre-sol.
Conclusion
Créer l’écosystème de la forêt comestible est enrichissant à bien des égards et permet une grande diversité des cultures. Pour développer ce modèle, des connaissances solides en jardinage et agroforesterie sont nécessaires, aussi il est recommandé de faire en amont une formation avant de se lancer dans ce projet éthique et respectueux de l’environnement. Gardez en tête que pour atteindre un niveau de récolte satisfaisant, il faudra attendre quelques années et vous serez agréablement surpris de voir des espèces que vous n’avez pas plantées se développer. Avec la forêt comestible, vous ne cesserez de vous émerveiller par la beauté de la nature !