En plein cœur de la saison froide, décembre marque le début du repos hivernal du potager dans de nombreuses régions françaises. Pourtant, ce mois conserve son lot d’activités jardinières. Entre les dernières récoltes de saison, les semis résistants au froid et la préparation des parcelles, le jardinier n’est pas condamné à l’attente passive. Même sous les premières gelées, certains légumes continuent à se développer ou bénéficient d’une mise en place précoce pour assurer des cultures précoces dès la fin de l’hiver. Décembre, loin de clore l’année jardinée, ouvre donc le champ à des approches pratiques pour maintenir la vie du sol et préparer les récoltes futures.
Quels légumes peut-on semer en décembre ?
Les possibilités de semis extérieurs diminuent nettement avec l’arrivée du froid. Cependant, plusieurs espèces rustiques résistent encore et permettent de prolonger l’activité du potager en hiver. Les radis, notamment, font figure d’exception : leur croissance rapide permet une récolte hivernale au fil des semaines suivant la reprise du soleil. Disséminés en bordure de plate-bande ou sous abri, ils offrent une première provision de croquant dès la fin de l’hiver.
L’épinard d’hiver complète cette liste. Cette culture de saison fraîche tolère bien les basses températures si elle bénéficie d’une protection légère. Les épinards mis en place en décembre produiront leurs premières feuilles tendres avant le retour des chaleurs printanières. Ce choix cultural répond ainsi aux besoins des amateurs de jeunes pousses dès la sortie de l’hiver, tout en exploitant des planches temporairement libres.
Le rôle des abris dans les semis hivernaux
Les tunnels plastiques ou châssis non chauffés constituent des alliés précieux pendant cette période. Ils augmentent légèrement la température autour des cultures sensibles sans nécessiter d’installation complexe. Utiliser ces abris permet d’étendre considérablement la gamme de légumes d’hiver à semer puis de les renforcer lentement malgré la faible intensité lumineuse. Ce type de dispositif autorise par exemple des essais sur laitues d’hiver, voire quelques micro-pousses à croissance ultrarapide.
Semer sous protection demande toutefois un suivi régulier afin d’éviter l’excès d’humidité qui favoriserait les maladies fongiques. Une bonne aération, lorsque la météo le permet, limite ce risque. L’adaptation des arrosages s’impose également car les sols sèchent moins vite durant cette saison.
Sélection de légumes adaptés pour semer en décembre
Outre les radis et épinards, les fèves peuvent être introduites lors de la seconde quinzaine du mois dans les régions aux hivers doux ou protégées. Ces légumineuses développent un système racinaire robuste et seront prêtes à fleurir rapidement à la sortie de l’hiver.
- Radis ronds et allongés (variétés précoces)
- Épinard “d’hiver”
- Fève (‘Aguadulce’, entre autres variétés rustiques)
- Laitue pommée d’hiver (sous abri)
- Micro-pousses diverses au chaud (moutarde, roquette, cresson)
Ces espèces, bien gérées, assurent un rendement correct même sur petite surface. Elles représentent une option pertinente pour qui souhaite maximiser chaque parcelle, y compris en pots sur balcon ou terrasse.
Récoltes de décembre : que trouve-t-on encore au potager ?
Décembre n’annonce pas un arrêt immédiat des récoltes de légumes. Plusieurs légumes persistants achèvent leur production sous la protection de la terre ou d’un paillage adapté. Le chou de Bruxelles, le poireau ou la mâche traversent aisément cette période grâce à leur rusticité naturelle. Il en va de même pour certaines carottes tardives qui gagnent en saveur après les premiers froids.
L’endive figure parmi les stars de l’hiver : il est possible de l’arracher à maturité et d’entamer le processus caractéristique de « forçage ». Cette étape consiste à placer la racine dans un espace obscurci et tempéré durant quinze jours afin d’obtenir des feuilles blanches et croquantes pour la consommation crue ou cuite.
Légumes-feuilles : résistance et douceur post-gel
Plusieurs légumes-feuilles révèlent toute leur douceur après quelques nuits de gel. Le panais, par exemple, développe une chair sucrée au contact du froid. La scarole résiste également bien et fournit des feuilles généreuses jusqu’à l’arrivée des fortes gelées.
D’autres plantes comme la claytone de Cuba sont cultivées aussi pour leur capacité à produire de jeunes pousses dès les périodes fraîches. Leur culture peut se faire directement au potager ou dans des bacs profonds installés en extérieur.
Travail du sol et entretien hivernal
L’entretien du sol en hiver ne doit pas être négligé. Un apport de compost mûr, épandu en surface, nourrit la faune souterraine et prépare les planches pour les semis printaniers. Le paillage végétal ou minéral réduit le lessivage, protège contre l’érosion liée aux intempéries et maintient l’activité biologique du sol même lorsqu’il semble inerte.
Un passage régulier permet aussi de repérer d’éventuels sclérotes ou maladies de conservation. Retirer feuilles et fruits abîmés réduit les risques d’infestation future, garantissant ainsi un démarrage sain dès la reprise printanière.
Plantations pérennes et préparatifs pour le printemps
Bien que la phase active des récoltes touche à sa fin, décembre reste le mois opportun pour installer arbres fruitiers ou arbustes à petits fruits, à condition que le sol ne soit pas gelé. Racines nues ou motte, la plantation en dormance optimise la reprise racinaire en profondeur sans stress hydrique majeur. Il convient alors de prévoir un bon drainage et d’arroser lors des faibles épisodes secs.
La division de vivaces potagères, telles que la ciboulette ou la rhubarbe, demeure envisageable. Cette opération assure un développement vigoureux dès la prochaine saison tout en densifiant les cultures disponibles sur place, évitant ainsi l’achat de plants supplémentaires.
- Plantation d’arbres ou arbustes fruitiers en racines nues
- Division des vivaces rustiques (rhubarbe, artichaut, aromatiques…)
- Installation de fraisiers ou petits fruits rouges
Une préparation minutieuse à cette étape garantit des plantations robustes, capables de supporter les dernières morsures du froid avant la relance végétative attendue au printemps suivant.
