L’automne est une saison privilégiée pour enrichir son jardin grâce au compostage. Les feuilles mortes couvrent le sol, le potager se vide progressivement et de nombreux déchets organiques issus des récoltes s’accumulent. Bien savoir composer son compost en cette période permet de transformer ces matières naturelles en or brun bénéfique pour les cultures à venir. Pourtant, il n’est pas toujours évident de distinguer les déchets à ajouter ou à éviter dans son tas de compost automnal. Découvrons ensemble comment réussir ce précieux mélange naturel tout en évitant les mauvaises surprises.
Que mettre dans un compost d’automne pour favoriser la décomposition ?
Un compost bien équilibré repose sur l’alternance entre matière humide (azote) et matière sèche (carbone). À l’automne, la diversité des apports issus du jardin et de la cuisine est particulièrement intéressante pour démarrer ou raviver son composteur. Utiliser des matériaux adaptés limite les mauvaises odeurs et assure une bonne transformation des résidus.
Intégrer différents types de déchets végétaux optimise la qualité finale du compost. Mélanger correctement les surplus du jardin avec certains restes alimentaires permet aux micro-organismes de travailler efficacement. Cela contribue à rendre la terre plus fertile dès le printemps suivant.
Les matières riches en azote issues du jardin et de la cuisine
La matière humide, souvent appelée “azote”, accélère la décomposition du compost. Elle fournit l’énergie nécessaire aux bactéries et vers qui transforment les déchets en humus fertile. Parmi les apports courants, on retrouve notamment :
- Herbe et tontes de gazon (après séchage partiel si possible)
- Épluchures et restes alimentaires végétaux
- Marc de café et sachets de thé sans agrafe
- Fleurs fanées et plantes herbacées non malades
Il vaut mieux déposer ces éléments en couches fines et aérer régulièrement pour éviter la fermentation. Les épluchures apportent rapidement des nutriments au sol, tandis que les tiges vertes favorisent la montée en température du composteur.
Les apports carbonés essentiels pour l’équilibre du compost
En automne, la matière sèche (carbone) provient principalement du jardin, facilitant ainsi son intégration au compost. Les feuilles mortes constituent une ressource précieuse : elles allègent le mélange et absorbent l’excès d’humidité lié aux déchets frais. Il convient cependant de les brasser et d’éviter les couches épaisses qui risqueraient d’étouffer la pile.
- Feuilles mortes (sauf celles des noyers ou lauriers-cerises, trop toxiques)
- Broyat de branchages et brindilles finement découpées
- Papier kraft et carton brut déchiré
- Paille ou foin sec
Chaque type d’apport sec améliore la circulation de l’air, limitant ainsi les mauvaises odeurs et assurant une décomposition homogène. L’association équilibrée entre “vert” et “brun” demeure la clé de réussite, quelle que soit la saison.
Quels sont les déchets à ne pas mettre dans un compost d’automne ?
Certaines matières ralentissent la dégradation, attirent des nuisibles ou nuisent à la qualité du compost. Savoir repérer les déchets à ne pas mettre reste essentiel pour obtenir un résultat sain, utilisable facilement au potager ou sur une terrasse cultivée.
Certains restes alimentaires peuvent sembler recyclables mais introduisent des germes pathogènes ou provoquent de fortes odeurs. Les compostières urbaines exigent encore plus de vigilance face à ces risques, surtout en espace réduit.
Pourquoi éviter viande et poisson, produits laitiers et matières grasses ?
Viande et poisson, même en très petites quantités, posent problème dans le compost domestique. Leur décomposition produit des composés odorants et attire chats, rongeurs ou mouches, compliquant la gestion du bac.
Les produits laitiers comme lait, fromage ou yaourt perturbent également l’équilibre microbien et génèrent des effluves désagréables. Les matières grasses (huile, beurre) enrobent les particules de compost, freinent l’action des organismes et limitent l’aération. Aucun de ces ingrédients n’est donc recommandé dans une démarche biologique de recyclage des déchets verts.
Quels autres déchets faut-il bannir du composteur ?
De nombreux autres déchets à ne pas mettre passent parfois inaperçus lors du tri quotidien. Certains détritus contiennent des substances non biodégradables ou potentiellement toxiques pour le jardin.
- Sacs d’aspirateur, éponges synthétiques, tissus traités
- Mauvaises herbes montées en graines, car elles risquent de contaminer le jardin à l’utilisation
- Charbon, cendre de barbecue en grande quantité, litières animales non végétales
- Plantes malades ou infestées d’insectes particuliers (pour éviter la propagation de maladies)
Prêter attention à ces ajouts indésirables préserve la santé du jardin et garantit la facilité d’utilisation du compost mûr. La vigilance en amont évite bien des désagréments lors de l’épandage futur autour des plantes sensibles.
Comment maintenir un bon équilibre pour réussir son compost d’automne ?
Assurer une répartition correcte entre matières sèches et matières humides permet d’obtenir un compost actif, sans mauvaises odeurs et riche pour le sol. L’organisation du tas et l’alternance régulière créent les conditions idéales pour l’activité microbienne.
La surveillance de l’humidité joue un rôle central, surtout après de fortes pluies ou durant les nuits fraîches d’octobre et novembre. Remuer et contrôler l’aspect général chaque semaine suffit pour repérer rapidement d’éventuels déséquilibres et agir efficacement.
Quelles astuces pratiques pour composer un mélange efficace ?
Brasser les différentes couches tous les quinze jours permet une meilleure incorporation de l’oxygène dont les bactéries ont besoin. Ajouter régulièrement une poignée de feuilles mortes ou de paille après chaque dépôt de matière humide protège contre la saturation en eau et assure une structure aérée à la pile auto-chauffante.
Si le compost paraît trop compact ou commence à dégager de mauvaises odeurs, compléter par un apport de branchettes ou de broyat règle immédiatement le problème. Le mélange idéal contient autant de carbone que d’azote, ce qui se vérifie visuellement selon la texture générale obtenue.
Est-ce utile d’ajouter des activateurs ou des outils spécifiques au compost d’automne ?
Il n’est pas obligatoire d’activer artificiellement son compost, surtout si l’on respecte déjà le principe d’équilibre saisonnier. Certaines solutions naturelles, comme une petite quantité de cendres de bois froides ou de vieux fumier, peuvent booster la décomposition lors des premiers refroidissements nocturnes.
Utiliser un brass’compost ou une fourche pour soulever délicatement les couches simplifie grandement l’entretien. Un filet de jute posé sur la pile aide à préserver l’humidité lors des pluies fréquentes et protège du vent froid, deux ennemis possibles du processus en automne.



